Les séparatistes

Après 20 ans d’une étrange stratégie
Consistant à cacher leur projet sous le tapis
Les péquistes mordent la poussière

À force de ne pas vouloir réveiller le chat qui dort
Ils l’ont oublié dans son coin pis y’é mort
Abandonné dans sa litière

Et ils sont là à attendre comme des twits
Un messie pour qu’il leur ressuscite
La bête déjà rongée par les vers

Mais tout à coup ces vieux dont la mort approche
S’excitent sans doute pour la dernière fois le poil de poche
Lorsque le poing levé au ciel

Sortant des pages jaunies du Journal de Montréal
Apparaît un rédempteur antisyndical
Qu’la plupart huaient encore la veille

Mais, plus le messie prend la parole
Plus se ternit son auréole
Et plus dégouline son maquillage progressiste
Les temps sont durs pour les séparatistes
 
Ces jeunes loups qui avaient le mors aux dents
Sont devenus de tristes mononcles bedonnants
Dans leur bungalow de Blainville

Et leur objectif, pourtant séditieux
En est venu à être perçu peu à peu
Comme un symptôme de gâtisme
Les temps sont durs pour les séparatistes
 
Ils se remémorent avec tendresse
Les St-Jean de leur jeunesse
Sur le Mont-Royal dans les années 70

Mais 40 ans plus tard, pendant que leur rêve stagne
On les enterre un à un sur la même montagne
Devenue comme une dompe à vieux péquistes
 
Et tout ce qu’ils brandissaient comme un drapeau
Leurs héritiers le traînent comme un fardeau
Et n’ont qu’une envie, changer de disque
Ah! Les temps sont durs pour les séparatistes

Et pendant qu’éclate leur baloune
Ils quittent l’arène regardés comme des clowns
Quand c’est pas comme des fascistes
 
Je rendrais bien un autre pronostic
Mais ma boule de cristal est catégorique 
Les temps sont durs pour les séparatistes

Entre faire semblant de croire au miracle
Ou se résigner à la débâcle
Y’a pas grand place pour l’optimisme
Les temps sont durs pour les séparatistes