Charlie Hebdo




Si j’en juge d’après
Le peu que j’connais
Des gens de Charlie Hebdo
Si la chose se peut
Ils ont tous dû se
Retourner dans leur tombeau
Quand les chefs d’État
Et les potentats
Rois de la mascarade
Sont venus parader
Pour la liberté
Suite à la fusillade

Parmi ces mangeux
D’marde, ils sont nombreux
Ceux qui auraient mis en taule
Les dessinateurs
Sur lesquels ils pleurent
Et qu’ils trouvaient même pas drôles
À tout l’moins souhaitons
Que ces zouaves seront 
Juste assez conséquents
Pour bientôt redescendre 
Dans rue pour pourfendre
Leurs propres agissements

C’est à ce point grotesque
Qu’on tomberait presque
Pas en bas d’sa chaise
Si apparaissait
L’fantôme de Pinochet
Chantant la Marseillaise
Répétée en chœur
Par Adolf Hitler
Staline, Mussolini
Et Pétain  scandant
Son nouveau slogan
Travail, famille, Charlie

En voyant tout ça
Je me dis tout bas
J’espère que si un jour
Un hostie d’malade
Au nom du djihad
Me zigouille à mon tour
On va s’abstenir
De me faire subir
En plus d’une mort si dull
Le deuxième outrage
D’hypocrites hommages
De tou’es hosties d’guignols

Comme si c’tait pas assez
D’être assassiné
Par de pauvres concombres
Je n’veux pas entendre
Le choeur des matantes
Chanter « Je suis Mononc’’ »
Et qu’les critiques qui
Me trouvaient pourri
Trouvent soudain des mérites
À mes textes scabreux
Mon humour graveleux
Et toutes mes tounes de bites

Mais les terroristes
J’en suis presque triste
Ont d’autres chats à fouetter
Qu’un chanteur de marde
Que tout l’monde regarde
Comme un crisse d’attardé
Je crèverai donc
Comme un pauvre Mononc’
Au foyer de vieillards
La couche toujours pleine
Grâce à ma vieille graine
Loin des Allah Akbar